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    "Épiphanie du Seigneur",  "Noël des nations", deux expressions pour caractériser la fête que nous célébrons aujourd'hui. Dans son homélie du six janvier dernier, le Pape Benoît XV1 déclarait: "Le voyage des Mages d'Orient est pour la liturgie le début seulement d'une grande procession qui se continue tout au long de l'histoire.  Avec ces hommes commence le pèlerinage de l'humanité vers Jésus-Christ..."

 

     Et nous pourrions ajouter: avec ces hommes commence l'Épiphanie, c'est-à-dire la manifestation de Jésus-Christ à toutes les nations.

 

     Aujourd'hui, chères soeurs, la célébration des 100 ans de l'arrivée de vos Soeurs françaises au Canada, s'inscrit dans ce "pèlerinage de l'humanité vers Jésus-Christ" et elle illustre d'une manière particulière l'"Épiphanie du Seigneur"... Votre vocation et votre mission de Soeurs de l'Enfant-Jésus peuvent recevoir beaucoup de lumière de la fête que nous célébrons aujourd'hui.

 

     L'épiphanie c'est Dieu qui se manifeste à nous comme lumière des nations et lumière de nos vies, dans le mystère du Christ:  un Dieu qui se manifeste à ceux et celles qui le cherchent à l'exemple des Mages, un Dieu qui répond à la quête "des personnes au coeur inquiet", ainsi que Benoît XV1 caractérise les Mages venus d'Orient.

 

      Aujourd'hui, à l'exemple des Mages, vous vous prosternez devant celui que vous considérez comme le maître de votre histoire, depuis les premiers instants de la fondation de votre Congrégation à Chauffailles, comme depuis les premières heures de l'arrivée de vos Soeurs, en terre canadienne, sur la Côte-Nord.

 

C'est vers lui, Dieu, que montent votre reconnaissance et vos chants de louange, c'est en lui que vous reconnaissez la source de votre fidélité et votre persévérance aux heures plus douloureuses de votre histoire.

 

L'Épiphanie du Seigneur, c'est non seulement Dieu qui se manifeste à nous, c'est aussi Dieu qui choisit de se manifester par nous. En ce sens profond, votre présence en divers lieux, depuis l'arrivée de vos soeurs au Québec en 1912,votre présence, ici, à Rivière-du-Loup, et dans notre diocèse de Sainte-Anne,est pour ceux et celles qui vous ont rencontrées et qui ont bénéficié de vos enseignements, de vos soins ou de vos attentions,  une véritable manifestation de Dieu.

 

      Chères soeurs, que de personnes vous avez rencontrées dans vos différentes missions, que de personnes vous ont croisées à un moment ou l'autre de votre vie,et que vous n'avez peut-être pas eu l'occasion de revoir,  mais pour qui vous avez pu être un signe de l'amour et de la tendresse de Dieu, à un moment de leur vie où elles en avaient particulièrement besoin.   Ces personnes, jeunes ou moins jeunes, ne vous ont pas revues, mais leur rencontre avec vous a pu laisser en eux et en elles une trace de lumière et d'espoir qui ne les a pas quitté et qui leur a été salutaire.

    

      C'est ce que nous donne à réfléchir le récit des Mages que nous avons entendu.  Ces hommes ont cherché Dieu, ils l'ont reconnu dans l'Enfant de Bethléem;   il lui ont offert leurs présents, puis ils sont retournés discrètement dans leur pays...  l'évangile ne parle plus d'eux, mais leur rencontre avec Jésus a sans doute été  la rencontre la plus importante de leur vie, une rencontre marquante  qui les a éclairés plus sûrement que l'étoile qui avait guidé leur marche.

 

        Chères soeurs de l'Enfant-Jésus, vos cent ans d'histoire parmi nous ont été une "épiphanie du Seigneur" et ils ont contribué au "Noël des Nations"... Il suffit de penser à celles d'entre vous qui ont travaillé ou qui travaillent encore en mission dans des pays éloignés:  France, Japon, République Dominicaine, Tchad ou Cambodge...

 

Ce n'est pas une étoile qui vous a guidées,mais le Christ lui-même qui vous a guidées et ne cesse de vous guider,  lui qui est toujours lumière en vos coeurs et amour répandu par son Esprit.

 

     Depuis l'arrivée de vos Soeurs françaises, véritables pionnières, dans un pays au froid climat et aux conditions de vie encore rudes, bien des événements se sont déroulés et vous avez été témoins de multiples changements...  

 

Vous ne vivez plus dans les conditions de grande pauvreté matérielle qu'ont connue vos aînées, mais vous avez subi d'autres formes d'appauvrissement et vous êtes appelées à d'autres formes de renoncement...  Vous faites face à de nouveaux défis qui ne sont pas plus faciles...  Loin de là!  Mais vous ne fermez pas les yeux devant eux et vous ne fuyez pas les questionnements qu'ils soulèvent...

 

     Chères soeurs de l'Enfant-Jésus, vous le savez:  c'est en ne niant pas le réel concret et quotidien, même lorsqu'il est exigeant, et, surtout, c'est en ne perdant pas de vue le plus réel qu'est le mystère du Christ, toujours à l'oeuvre parmi vous, que vous pourrez avancer sereinement et demeurer "manifestation de Dieu" parmi nous:  c'est là le plus beau de votre vocation et de votre mission, ici ou ailleurs...  À la suite des Mages venus d'Orient, à la suite de vos Soeurs venues de France, demeurez des femmes de foi et d'espérance,  attentives aux signes de Dieu, ouvertes à ses  appels et toujours sereines, car il est fidèle le Dieu qui ne cesse de vous appeler et de vous attirer à lui!

 

 

Centenaire de la présence au Canada

 

Homélie de Mgr Yvon-Joseph Moreau

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